BIOMECANIQUE DU CHEVAL

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  • Jediette

Biomécanique du cheval – Pourquoi placer, voire rassembler ?

Nous demandons à nos chevaux de se déplacer avec un poids supplémentaire (cavalier et équipement) sur leur dos. Je pense qu’il n’est plus besoin d’expliquer pourquoi le cavalier demande au cheval de monter son dos. Sur le forum on vous dira toujours d’essayer vous-même de porter un poids avec le dos creux (très inconfortable, vous allez très vite tout bloquer) ou d’utiliser vos abdos pour faire un dos rond.

Pour ceux qui ont essayé, vous savez que cela coûte de la force de faire le dos rond pour porter un poids. C’est pourquoi on gymnastique et muscle un cheval, car il porte ce poids parfois bien instable pendant de longs moments.

1. Biomécanique – qu’est-ce qui se passe dans le cheval

Avec cet article, j’essaye de vous montrer comment on place/rassemble (les 2 vont toujours ensemble, sans vous demander des choses hors de portée pour le cavalier de loisir) le cheval. Pour cela, il faut d’abord comprendre ce qui se passe dans le corps du cheval. Tout le monde connaît la gravitation, il en est de même pour le thorax du cheval. Porté par les deux colonnes (avant-main et arrière-main), le thorax est suspendu comme un pont et la gravitation l’attire immanquablement vers le bas. Or les épines des vertèbres (tracées au-dessus des dorsales) ne sont espacées que de 3-4 mm et c’est là-dessus que nous nous asseyons ! Le poids du thorax et le poids du cavalier poussent vers le bas, les épines risquent de se toucher et c’est très douloureux. Déjà une musculature du dos contractée fait mal ou du moins gêne le cheval.

Biomécanique du Cheval

Nous voulons donc éviter cela et demandons au cheval de monter son dos. Mais comment vraiment lui faire monter le dos ? Les bons instructeurs ne cessent de le répéter : un cheval doit engager ses postérieurs. La raison est simple. Le sacrum soude la colonne vertébrale au bassin. Si on fait bouger l’un des deux, l’autre suit ! Et la musculature des fessiers est justement en mesure de faire bouger le bassin et le sacrum.

Biomécanique du Cheval

La musculature des fessiers fait en fait traction sur le bassin et les vertèbres du sacrum. En tirant à l’arrière du bassin, la hanche va donc basculer vers le haut :

La colonne vertébrale soudée au sacrum va donc monter. Les lombaires suivent le mouvement.

Ceci ce fait en deux temps.

(1.) Le postérieur vient chercher loin devant, tous les muscles sont étirés au maximum et une fois arrivé au bout se fait une traction sur le bassin et le sacrum.

(2.) Le pied se pose, les muscles se contractent. Une contraction raccourcit toujours le muscle, donc de nouveau il y a traction sur le bassin et le sacrum.

Le premier pas vers un rassembler (et donc la possibilité du cheval de porter du poids sans se faire mal) est fait.

Biomécanique du Cheval

Ensuite viennent en jeu les ligaments tout le long du dos. Le cheval a un ligament de la nuque (jaune) et un ligament qui se poursuit jusqu’à la queue (vert). Les ligaments sont comme de grosses cordes, ils ne se contractent pas comme un muscle, mais si on tire dessus à un bout, ça fait de l’effet. Les ligaments sont également attachés aux épines des vertèbres. Vous pouvez facilement vous imaginer que si on fait traction aux deux bouts, l’arc du dos se tend.

Biomécanique du Cheval

Ensuite viennent les muscles du dos à proprement parler. 2 muscles sont particulièrement importants. Le muscle long dorsal (bleu) a son point fixe aux premières dorsales, en dessous de l’épaule. Cela veut dire que s’il se contracte, il amène toujours une autre partie du corps (en l’occurrence la hanche) vers lui. Ce n’est jamais le point fixe du muscle qui bougera. Si ce muscle se contracte seul, il tire le dos vers le bas (1.).

Le muscle épi-épineux (rouge) a son point fixe à la hanche pour partir sur les dorsales. Il ramène donc le garrot vers lui et s’il se contracte seul, tire le dos vers le bas (1.)

Ce n’est que quand les deux muscles se contractent en même temps que le dos se tend et monte (2.). Pour que le cheval puisse tendre les deux muscles en même temps avec un cavalier sur son dos, il faut que le centre de gravité s’ajoute au centre de gravité du cheval. Cela veut tout simplement dire qu’il faut que le cavalier soit bien assis dans sa selle, avec un bon équilibre et la ligne droite épaules-hanche-chevilles. Voilà la raison de nos nombreuses heures de mise en selle.

Biomécanique du Cheval

Enfin, nous connaissons le proverbe : Pas de dos, sans abdos. Essayez-vous même de faire un dos rond et vous vous apercevrez que ce sont vos abdos que vous contractez.

Pour vous montrer l’effet des abdos, je vous ai fait une petite vidéo. Observez bien la ligne du dos. Je précise ce n’est pas ma main qui la fait monter, j’incite simplement la jument à contracter ses abdos.

Vidéo par ici.

2. Le placer – les erreurs bien trop fréquentes

Malheureusement, bon nombre de cavaliers, n’ayant pas compris/appris pourquoi placer un cheval, se retrouvent avec un cheval qui à première vue serait placé, alors qu’il ne monte pas son dos.

L’erreur la plus fréquente est certainement d’oublier l’arrière-main. Hors c’est de là que vient la ­base­ de tout placer et rassembler. Et comme expliqué plus haut, les muscles de l’arrière-main sont très importants pour basculer le bassin et monter le dos. Voilà ce qui se passe si on place la tête par le mors, sans tenir compte qu’il faut que l’arrière-main engage :

Biomécanique du Cheval

Le cavalier demande donc une tension des ligaments du dos (1.). Le ligament de la nuque est soit tendu vers l’avant et le bas, soit par une encolure bien arrondie, sans passer derrière la verticale. Le ligament du dos se tend également mais l’attache à l’arrière se perd car les postérieurs ne sont pas sous la masse du cheval, ils traînent quelque part (2.). C’est comme la corde d’un arc, vous avez beau bien l’attacher et la tendre d’un côté, si vous ne l’attachez pas de l’autre, toute la construction se relâche.

L’autre erreur la plus fréquente est de ramener la tête du cheval derrière cette fameuse verticale, c’est-à-dire encapuchonner le cheval, ou encore avoir un cheval avec le nez au vent (pas pu avoir de photo de cette attitude, Tamino ne voulait pas me la montrer) :

Biomécanique du Cheval

A ce moment-là, et même si vous avez un cheval qui engage (1.), votre cheval ne peut tendre que le ligament de la nuque (2.) et perd la traction du ligament du dos. Vous avez donc de nouveau une rupture, cette fois-ci au niveau de l’épaule et un dos relâché.

3. Un placer et rassembler correct

Voilà enfin ce que nous recherchons :

  1. Des postérieurs qui engagent, qui viennent chercher loin en dessous de la masse du cheval.
  2. Des abdos qui font monter le dos.
  3. Des muscles dorsaux qui se contractent simultanément pour porter le cavalier (centre de gravité au niveau du point bleu, celui-ci varie lors de mouvements, etc).
  4. Les ligaments de la nuque et du dos qui se tendent et tirent sur les épines vertébrales pour compléter l’arc.
Biomécanique du Cheval
  • Valombre

Huhu, très bien fait ton article Jediette.

On ne saurait trop insisté sur la décontraction du cheval ! Un chéval détendu pourra être souple et se mouvoir correctement.

A ce titre, je rappelle un truc ; cheval qui s'appuie = contraction au niveau de la commissure des lèvres = contraction qui va s'étendre dans la nuque, puis dans l'encolure, et enfin dans le dos, enmpêchant le bon fonctionnement de l'ensemble que Jediette nous a si bien exposé.

RdV le mois prochain pour le prochain episode de biomécanique : "Réalité de l'engagement - Travail de flexion et d'incurvation dans la musculation et l'engagment du cheval" (jvais essayer d'être aussi clair que Jediette mais je sais pas si jvais y arriver, tu as placé la barre vachement haut).

  • Navarre

Génial! Je connaissait déjà le principe et l'ai déjà appliqué (peut être pas aussi bien des professionnels) ; voilà enfin des explications claires et détaillées.

Tu parlais de la main et de la mobilité des épaules mais sans vouloir alourdir le sujet, bon, j'ai une question : Dans ce genre d'exercice que l'on pratique après la détente, n'est-il pas judicieux de garder une main fixe sans immobilité complète (sinon le cheval bute dessus) et qui empêche le cheval de trop baisser son nez quand il en a envie? C'est à dire de garder une nuque pas trop basse (au niveau du garrot par exemple, ça dépend des chevaux), conserver l'impulsion en incitant le cheval à rester devant soi, qu'il engage ses postérieur (les jambes restent présentes s'il le faut et reste bien en équilibre) et enfin de garder néanmopins le chanfrein en avant de la verticale. Suis-je dans le vrai ou me fourvoyé-je lamentablement?

J'ai fait comme ça ce matin avec Néo qui est pourtant du genre "diésel" et, après la détente, il m'a semblé bien plus disponible à mes demandes et bien plus dans l'impulsion. Bref, on s'est bien amusés...

  • Jediette

Merci aux premiers lecteurs

Navarre écrit :
Tu parlais de la main et de la mobilité des épaules mais sans vouloir alourdir le sujet, bon, j'ai une question : Dans ce genre d'exercice que l'on pratique après la détente, n'est-il pas judicieux de garder une main fixe sans immobilité complète (sinon le cheval bute dessus) et qui empêche le cheval de trop baisser son nez quand il en a envie? C'est à dire de garder une nuque pas trop basse (au niveau du garrot par exemple, ça dépend des chevaux), conserver l'impulsion en incitant le cheval à rester devant soi, qu'il engage ses postérieur (les jambes restent présentes s'il le faut et reste bien en équilibre) et enfin de garder néanmopins le chanfrein en avant de la verticale. Suis-je dans le vrai ou me fourvoyé-je lamentablement?

Côté main, je crains ne pas être la meilleure personne pour ce genre de personnes. C'est comme je trouve le seul point radicalement différent entre l'équitation classique et l'équitation western que je pratique.

Quoique... finalement si tu laisses descendre le nez jusque part terre, tu auras certes un dos le plus tendu possible mais pas le moyen de garder cette attitude en mouvement. De plus, tu perds un peu le moyen de donner des aides par les mains. Donc comme tu dis, la nuque devrait rester le point le plus haut (en western, le nez ne descends pas en dessous de la pointe de l'épaule).

C'est bien de laisser s'étirer le cheval et il faut passer par cette attitude, mais après le cheval doit aussi apprendre à trouver sa position de travail, quelque chose entre détente et perfection

  • apercu

Passionant!!!

Sinon une petite question, donc si on remonte l'avant main, mais qu'on a pas la propulsion, mécaniquement le dos se creuse non?

Merci

  • Jediette

Oui, c'est exactement ca. Il faut tendre le "pont" des deux côtés pour que ca marche.

Mais tendre l'arrière et laisser se baisser la tête devant revient à la même chose, c'est donc plus efficace de commencer par l'arrière pour s'occuper de l'avant ensuite

  • Launico

Jediette écrit :
Oui, c'est exactement ca. Il faut tendre le "pont" des deux côtés pour que ca marche.

Mais tendre l'arrière et laisser se baisser la tête devant revient à la même chose, c'est donc plus efficace de commencer par l'arrière pour s'occuper de l'avant ensuite.

Euh, là on rentre dans la grande polémique du bout de devant ou du bout de derrière en premier...

J'ai appris pendant de nombreuses années à commencer par l'arrière, puis mon maître m'a fait découvrir l'inverse...

Et je préfère la dernière...

  • Jediette

Launico écrit :

Jediette écrit :
Oui, c'est exactement ca. Il faut tendre le "pont" des deux côtés pour que ca marche.

Mais tendre l'arrière et laisser se baisser la tête devant revient à la même chose, c'est donc plus efficace de commencer par l'arrière pour s'occuper de l'avant ensuite.

Euh, là on rentre dans la grande polémique du bout de devant ou du bout de derrière en premier...
J'ai appris pendant de nombreuses années à commencer par l'arrière, puis mon maître m'a fait découvrir l'inverse...
Et je préfère la dernière...

Je suis ouverte aux propositions, tu peux détailler le principe?

Photos éventuelles

  • Launico

Jediette écrit:
Je suis ouverte aux propositions, tu peux détailler le principe?
Photos éventuelles?

Photos, c'est compliqué car j'en ai peu suite à l'incendie de mon ancienne maison (conseil du jour : profitez du numérique pour faire des copies car vous n'êtes pas à l'abri d'un dégat subi comme le mien ! )

J'ai découvert cette technique avec mon SF (très grand = 175, 600kg) et surtout habitué à un cavalier violent et très "fort".

Donc un cheval tout en force et violent, qui ne pardonnait aucune erreur... Un programme à la ­base­..

J'ai un équilibre léger entre mains et jambes ( c'est à dire : peu de mains car peu de jambes)

Donc nous avions mis en place un travail pour le faire descendre devant (gogue commandé) et surtout en douceur et délicatesse.

Puis quand nous avons obtenu une attitude basse et calme devant, nous avons raccroché l'arrière.

Toujours en gogue commandé car en filet simple je n'y arrivais pas : trop lourd, trop fort à cause de son passé.

Puis, une fois l'avant et l'arrière en équilibre (et surtout ce cheval m'a fait confiance), j'ai pu passer en filet simple.

J'ai fait la même chose avec mon anglo et j'ai un cheval rond qui engage très fort et surtout léger

  • Valombre

Le problème dans ton truc Launico, c'est que tu obtiens un cheval qui engage fort en... avançant les posterieurs sous la masse.

Ce qui fonctionne, mais est beaucoup moins efficace que le cheval qui recule la masse au-dessus des posterieurs.

Petit exemple pour démontrer : lorsqu'un chat veut sauter, il va venir s'asseoir sur ses posterieurs afin de bondir vers le haut. Pour le cheval, c'est pareille, d'autant plus lorsqu'on pose un cavalier sur son dos (ce qui modifie l'emplacement de son centre de gravité. or ça, il ne peut pas le deviner, c'est à nous de lui indiquer comment faire avec ce changement)

Bien sur, le cheval ne va pas pouvoir faire exactement comme le chat, du fait de sa colonne vertébrale beaucoup plus rigide (ce qui est aussi ce qui fait qu'on peut le monter).

L'attitude "basse et calme" comme tu dis ne permets pas le véritable engagement, et tu n'auras donc jamais le même rebond ni le même potentiel à l'obstacle, donc pas la même légèreté verticale qu'en s'occupant d'abord de la propulsion, tout en remontant l'avant-main sans se soucier de la position du chanfrein.

D'ailleurs, tu vois bien, tu as du travailler ton cheval en gogue commandé, alors qu'avec des méthodes relativement simples, même avec un cheval "lourd et fort", tu peux très rapidement obtenir un cheval qui se tient, de lui même, derrière ta main, en filet simple (j'ai testé le principe sur des réformés de la Garde, sur des chevaux extrêment puissant mais monté en "Tire-pousse")

je vais détailler tout ça dans l'article de mars que je prépare, le travail se ­base­ essentiellement sur des flexions d'encolure, et sur des transitions avec la nuque le plus haut possible, sans jamais perdre le moteur

  • Jediette

Je ne crois pas qu'on se contredise Launico, je pense qu'on ne parle tout simplement pas du même stade de travail, que je n'ai pas détaillé.

Ta méthode me semble tout à logique dans ta situation et dans cette phase d'apprentissage de grand cheval. Pour ma part (question de vocabulaire, tout le monde comprend les choses autrement), ce travail du nez vers le bas (avec ses différentes méthodes, dans ton cas le gogue commandé) fait partie d'un travail de détente, dans ce sens que tu demandes d'abord au cheval de faire confiance, d'aller chercher loin devant, de prendre l'impulsion sans hâter.

Une fois cette attitude obtenue, tu reviens au travail sur l'engagement pour ensuite obtenir un placer puis rassembler

  • Launico

Donc, voilà... Tout d'abord, désolée, je suis moins technique que vous (et en plus un poil hermétique à tout ça... )

Ce que nous cherchions pour le gros, c'était de le calmer et de lui apprendre à travailler dans la douceur.

Le gogue commandé s'est imposé car en filet simple, je ne tenais pas plus d'1/2 heure (trop dur !!!) et le travail à pied encore impossible (ben oui, la chambrière c'est fait pour taper, alors... )

C'était une phase de départ : obtenir une position basse pour décontracter la bête.

Ensuite, notre exercice principal était un cheval tendu sur sa rêne extérieure et posé sur ma jambe intérieure. Le "raccrochage" de l'arrière s'est fait ainsi.

Mon ­object­if est le dressage avec un cheval léger pour le motif noté précédemment.

Valombre, j'ai peut-être tort mais je préfère les postérieurs qui viennent sous la masse que l'inverse.

Mon bibi était monté ainsi avant par ce cavalier violent.

Mon bibi est sûrement un cas particulier mais j'avoue maintenant monter toujours ainsi et mon anglo est léger, engagé et rond (pas sur les épaules, of course)

Mon SF piaffait, passageait (pas avec moi... ), changement de pied au temps, pirouette, etc...

Donc, je crois bon niveau.

J'obtenais de bonnes notes en concours.

Ce que je veux dire c'est que je dois palier mon manque de physique par une "certaine" équitation.

Et ne pas oublier, que j'ai eu mon SF à 11 ans avec un passif lourd ! (matraquer car grand cheval, par principe ! : si tu bouges, t'es mort ! Sans aucun espace de liberté !

Ce cheval qui sortait en B2 ou C2 open, ne savait pas sauter un croisillon rênes longues !!!!( )

Même chose aux trois allures, longues rênes étaient pour lui un facteur de stress !

  • Jediette

Launico écrit:
Ce que nous cherchions pour le gros, c'était de le calmer et de lui apprendre à travailler dans la douceur.
Le gogue commandé s'est imposé car en filet simple, je ne tenais pas plus d'1/2 heure (trop dur !!!) et le travail à pied encore impossible (ben oui, la chambrière c'est fait pour taper, alors... )
C'était une phase de départ : obtenir une position basse pour décontracter la bête.

C'est à peu près ce que j'essayais de dire

Launico écrit:
je préfère les postérieurs qui viennent sous la masse que l'inverse.

Pour ma part, les deux sont tout à fait acceptables d'un point de vue strictement biomécanique. Tant que les postérieurs font quelque chose, avec un nez bas ou correctement placé, on fait travailler le dos dans le bon sens. On pourra toujours peaufiner, mais le principal est de ne pas nuire. Et surtout adapter son travail aux possibilités du cheval et à ce qu'on recherche.

Je m'en fiche royalement si le dadou d'un cavalier qui ne fait que des balades vient sous la masse ou le contraire, tant qu'ils ne traine pas les pattes à 1 kilomètre, ca convient très bien

  • Valombre

Jediette écrit:
Je m'en fiche royalement si le dadou d'un cavalier qui ne fait que des balades vient sous la masse ou le contraire, tant qu'ils ne traine pas les pattes à 1 kilomètre, ca convient très bien.

Ah bien sur dans ce cadre là on s'en fout ^^

Je raisonnais dans la vision d'obtenir une performance sportive ou artistique, à savoir des allures avec un vrai rebond, ou aller sauter de vrais barres

Le problème, pour moi, du nez bas tout au long du travail est qu'on habitue le cheval à reporter un peu de poids sur l'avant-main (c'est forcé, avec une encolure qui descend, de se retrouver avec un peu plus de poids sur les anterieurs, ça pèse lourd cette partie du corps du chval quand même ^^) Alors dans des phases de remise en route, ou dans un cadre thérapeutique OK sans problème, je suis même le premier à remettre au travail des chevaux avec des problèmes de dos en le mettant rond et bas.

Maintenant pour l'éducation d'un cheval, je suis moins d'accord, pour les raisons précitées Et, de mon point de vue, tant qu'à travailler un cheval d'un point de vue sportif ou artistique, autant essayer de lui faire atteindre le maximum de ses possibilités

PS : pour l'histoire des pivots, faut que je fasse des petits schémas, c'est de la physique, jvais essayer d'être clair, tu les auras demain si ça t'interesse Launico, et même tous les autres, comprendre pourquoi je trouve le gogue commandé plus dur que les RA, en prenant en compte que je ne monte jamais mes RA en grand triangle

  • gobi

bon alors, je crois que ce qui me "dérange" (c'est un bien grand mot mais je n'en ai pas trouvé d'autre) avec tout ce que tu expliques (fort bien d'ailleurs) Valombre c'est que tu pars sur des chevaux musclés, entrainés et dressés.

Or le travail dont tu parles (grande encolure notamment) me parait être l'aboutissement du travail et donc un ­object­if qui guide un plan de travail. tu devrais je pense plus insister sur les étapes nécessaires avant d'en arriver là... En tous cas moi je sais que suite à des discussions avec toi je me suis posée d'énormes problèmes dans le travail de mon dadou qui n'en était tout simplement pas au stade que tu év=oquais dans son travail. Donc les grands hommes de cheval auxquels tu te réfères sont pationnants et chevronnés mais l'application de leur(s) équitation(s) ne peut se faire à mon avis qu'en suivant précisément l'évolution du cheval et du cavalier concernés...ce qui rend les affirmations toujours difficile sur un forum du coup!

  • Jediette

Valombre écrit:
Alors dans des phases de remise en route, ou dans un cadre thérapeutique OK sans problème, je suis même le premier à remettre au travail des chevaux avec des problèmes de dos en le mettant rond et bas.
Maintenant pour l'éducation d'un cheval, je suis moins d'accord, pour les raisons précitées Et, de mon point de vue, tant qu'à travailler un cheval d'un point de vue sportif ou artistique, autant essayer de lui faire atteindre le maximum de ses possibilités

Pour moi, l'éducation du cheval passe nécessairement par la phase de montrer au cheval quelle position de dos lui est confortable pour porter notre poids. Ben oui, c'est aussi de l'éducation. En tant que cavalier, on ne fait pas autrement, on a beau nous expliquer certaines choses pourtant très logiques, ce n'est que quand on les sent (et pas forcément lors de l'exercice demandé) que l'on comprend et qu'on pourra l'appliquer lors d'autres exercices.

Avec Mary, la jument que je monte, on peut presque lire ses pensées en début de séance:

- On me demande de l'impulsion, je monte automatiquement un peu plus mon dos --> Hé, c'est confortable! Je vais me mettre pareil lors de l'exercice suivant (vous allez rire, mais c'est vraiment comme ca).

Valombre écrit:
Le problème, pour moi, du nez bas tout au long du travail est qu'on habitue le cheval à reporter un peu de poids sur l'avant-main (c'est forcé, avec une encolure qui descend, de se retrouver avec un peu plus de poids sur les anterieurs, ça pèse lourd cette partie du corps du chval quand même ^^)

Je ne vais pas contredire les lois physiques, effectivement baisser la tête peut porter plus de poids sur l'avant-main. Par contre je ne signerais pas que ce soit un problème (peux pas en tant que westerneuse ), ca demande une autre musculature, beaucoup plus d'arrière-main... donc pas si mal

Pour ce qui est d'atteindre le maximum des possibilités, excuses-moi de le dire comme ca, mais t'es bien un mec

Je suis contente de lire chaque jour sur le forum à quel point les cavaliers/cavalières commencent à se mettre en question pour entraîner leur cheval de facon à ce qu'il puisse porter le cavalier tranquillement. Cela demande trois phases de travail: décontraction/détente, monter le dos, fléxions (sans chercher à faire des choses compliquées, pour 80% des cavaliers amateurs, les cercles et voltes, etc suffisent). Au-delà c'est de l'ambition personelle, que je ne condamne pas! mais cela devient secondaire pour beaucoup de personnes et ce n'est d'ailleurs pas à la portée de tout le monde (pas à la mienne non plus).

  • Valombre

gobi écrit:
bon alors, je crois que ce qui me "dérange" (c'est un bien grand mot mais je n'en ai pas trouvé d'autre) avec tout ce que tu expliques (fort bien d'ailleurs) Valombre c'est que tu pars sur des chevaux musclés, entrainés et dressés.
Or le travail dont tu parles (grande encolure notamment) me parait être l'aboutissement du travail et donc un ­object­if qui guide un plan de travail. tu devrais je pense plus insister sur les étapes nécessaires avant d'en arriver là... En tous cas moi je sais que suite à des discussions avec toi je me suis posée d'énormes problèmes dans le travail de mon dadou qui n'en était tout simplement pas au stade que tu év=oquais dans son travail. Donc les grands hommes de cheval auxquels tu te réfères sont pationnants et chevronnés mais l'application de leur(s) équitation(s) ne peut se faire à mon avis qu'en suivant précisément l'évolution du cheval et du cavalier concernés...ce qui rend les affirmations toujours difficile sur un forum du coup!

Hmmm, pas forcément.

Maintenant c'est vrai que je parle beaucoup dans l'absolu, qu'il faut beaucoup adapter tout ça à l'état de chaque cheval, il y a des chevaux qui devront apprendre "bas et rond".

Enfin, zavez raison, j'ai un truc à creuser là, RdV dans un mois après quelques réflexions

  • gobi

Je suis contente de lire chaque jour sur le forum à quel point les cavaliers/cavalières commencent à se mettre en question pour entraîner leur cheval de facon à ce qu'il puisse porter le cavalier tranquillement. Cela demande trois phases de travail: décontraction/détente, monter le dos, fléxions (sans chercher à faire des choses compliquées, pour 80% des cavaliers amateurs, les cercles et voltes, etc suffisent). Au-delà c'est de l'ambition personelle, que je ne condamne pas! mais cela devient secondaire pour beaucoup de personnes et ce n'est d'ailleurs pas à la portée de tout le monde (pas à la mienne non plus).

tu sais je sais pas si les cavaliers commencent à se poser ces questions...je pense qu'il y en a toujours eu pour se les poser, qu'on ne révolutionne pas la manière de penser des cavaliers mais peut-être que nous on vient d'entrer dans une phase où en plus de se poser ces questions, on profite de l'espace de discussion qu'offre le forum pour prendre des réponses les plus diversifiées possible...

  • Jediette

Je suis les discussions du forum depuis… *cherche* 4 ans et demi

Et je trouve qu’il y a, sur finalement peu de temps, une bonne évolution.

Bien sûr qu’il y aura toujours des personnes qui se posent plus de questions que d’autres, dans tout domaine d’ailleurs. Mais il ne faut pas oublier qu’on a un public assez jeune. Quand j’avais 13-14 ans, je me posais pas la question de savoir si mon cheval peut me porter… la réfléxion est venue plus tard, aussi grâce à des personnes qui m’ont demandé de réfléchir. Alors oui, le forum est une belle plateforme pour amener les jeunes à la réfléxion

On ne révolutionne peut-être pas (oh que j’aime les révolutions, oui oui, c’est bon, je reste sage). Et c’est certain que le premier pas, c’est de commencer à ba­layer­ devant sa porte, mais pourquoi ne pas demander aux jeunes de mettre en marche leur cerveau?

Je pense qu’il ne faut pas négliger les lecteurs muets… qui n’osent pas trop se mêler des discussions, mais qui réfléchissent, tranquillement, sur le dos de leur cheval

Et je le répète pour tous, s’il y a des éléments que vous n’avez pas compris: posez des questions, il n’a vraiment aucune honte à le faire, au contraire, celui qui est intelligent pose des questions

  • Valombre

Yup je suis d'accord avec Jediette : réfléchir à ce qu'on fait à cheval, aux conséquences de nos actions, d'un point de vue mécanique, psychologique, etc..., ça s'apprend.

Si j'ai été ammené à me poser autant de questions et à lire autant, c'est vraiment grâce à mon prof, qui constamment ne cesse de nous expliquer "quand tu fais ça à cheval, ben tu vois que ça va agir là, et donc entrainer ça, et pour le cheval ça implique ça et ça", il ne se contente pas de dire "tu fais ça, ben le chval fait ça", il nous apprend à nous poser des questions.

Si on ne nous fait pas voir qu'il existe d'autres choses, pourquoi se poserait-on des questions, surtout pour la majorité des cavaliers qui sont des adolescents que ne montent à cheval que pour se faire plaisir (ce que je ne critique absolument pas ) sans vouloir se "prendre la tête" ?

C'est impossible, dans ce contexte, d'être ammené à se questionner sur la technique équestre et autres considérations

Ne révolutionne-t-on pas ? Je ne sais pas... c'est un autre débat. Mais il y a encore quantité de milieux dans ce vaste monde de l'équitation où on ne se pose pas assez de questions, les paddocks de concours arrivant en première ligne. J'espère que des espaces comme ce forum permettront de faire évoluer un peu la chose.

J'ai bien réfléchis cette nuit à ton poste gobi :

gobi écrit:
bon alors, je crois que ce qui me "dérange" (c'est un bien grand mot mais je n'en ai pas trouvé d'autre) avec tout ce que tu expliques (fort bien d'ailleurs) Valombre c'est que tu pars sur des chevaux musclés, entrainés et dressés.
Or le travail dont tu parles (grande encolure notamment) me parait être l'aboutissement du travail et donc un ­object­if qui guide un plan de travail. tu devrais je pense plus insister sur les étapes nécessaires avant d'en arriver là... En tous cas moi je sais que suite à des discussions avec toi je me suis posée d'énormes problèmes dans le travail de mon dadou qui n'en était tout simplement pas au stade que tu év=oquais dans son travail. Donc les grands hommes de cheval auxquels tu te réfères sont pationnants et chevronnés mais l'application de leur(s) équitation(s) ne peut se faire à mon avis qu'en suivant précisément l'évolution du cheval et du cavalier concernés...ce qui rend les affirmations toujours difficile sur un forum du coup!

Oui c'est vrai que j'ai tendance à parler de l'­object­if à atteindre de manière assez constante. Pourquoi ? Parce que c'est en comprenant l'­object­if, en le gardant toujours devant soi, qu'on va comprendre ce qu'il faut faire lors de l'apprentissage derrière.

Et comme tu l'as dit, chaque cheval est différent, et va donc devoir apprendre à sa manière, on ne peut malheureusement pas trop généraliser sur l'apprentissage. Par contre, la direction à suivre est toujours la même, et l'­object­if est toujours le même : "Calme, droit, en avant, léger, franc, juste, confiant, respectueux"

L'apprentissage, pour moi, dans ses grandes lignes, se résume à quelques principes très simple :

    • Clarté : toujours donner des ordres clairs
    • Logique : être logique dans ce qu'on fait
    • Evolution : toujours y aller progressivement "Demander souvent, exiger peu, récompenser beaucoup"; planifier son travail pour qu'il suive une progression LOGIQUE
    • Adaptation : s'adapter à chaque cheval
    • Rigueur : le plus IMPORTANT de tous. Un cheval ça s'éduque avec de la rigueur, toujours de la rigueur, encore de la rigueur. Il faut être juste mais intransigeant.

Mais si tu as été confronté à des problèmes dans ton travail avec ton cheval suite à ce que j'ai pu dire, je t'en prie, exposes moi tes questionnement et tes soucis, de manière à ce que je puisse évoluer dans mon discours, je ne demande que ça, pouvoir évoluer dans ma façon de voir les choses, mais aussi de les expliquer

  • gobi

ce que je voulais dire c'est que des gens qui se posent des questions à cheval c'est pas nouveau et que si on peut constater une évolution sur le forum c'est peut-être parce que le public du forum évolue (j'entends pas là reste le même mais avance dans ses réflexions...) Et que du coup les "causeux" du forum sont de plus en plus à être arrivé à des questions ur le travail du cheval (comment et pourquoi) mais pas qu'il y a un véritable changement dans le monde équestre. Comme le dit valombre, le premier acteur des questions des cavaliers c'est le moniteur...et là c'est pas nouveau qu'il y a des bons et des mauvais pros (comme partout). Je sais pas si je suis claire en fait c'est pas plus grave qure ça...

Valombre : je n'ai pas voulu dire que ce que tu avais dit m'avait posé des problèmes dans mon travail mais sur mon travail... Mais ce n'est pas lié au contenu de tes posts à proprement parlé mais à la recherche de réponses adaptées à mon dadou. C'est à dire que je me suis retrouvée avec une idée de mes ­object­ifs plus précise mais avec un cheval incapable physiquement d'y arriver donc gros problème pour résoudre le pourquoi et le comment avancer pour y arriver... Je t'aurais surement beaucoup plus enkikiné pour avoir de l'aide si je n'avais pas eu sous la main un moniteur du genre que tu décris.

Ce que je voulais dire c'est que tes posts sont souvent très intéressants mais demandent une certaine maturité personnelle er équestre pour être abordés ce qui est parfois difficile quand on en est pas à ton niveau de technique et de réflexion.

  • Cheval

Le palefrenier est aussi un acteur, et pas le moindre, car s'il en est un qui connait le cheval, qui vit avec et passe beaucoup de temps avec, c'est bien lui, et pas seulement quelques minutes pour poser son cul dessus, parce que, ce que que l'on oublie très souvent, c'est que la connaissance du cheval se fait à pied, à l'observer, à vivre avec, après on peut coller son cul dessus, et ça beaucoup de "moniteurs" devraient réviser les ­base­s

En gros, pour résumer, le cheval est un animal vivant et pensant, et non une machine, qui réagit mécaniquement à chaque fois de la même façon, aux mêmes situations, et donc qui n'obéissent pas à une méthode, et que l'on ne peut pas mettre dans un moule.

Voila, c'était ma pensée du jour

  • Valombre

gobi écrit:
ce que je voulais dire c'est que des gens qui se posent des questions à cheval c'est pas nouveau et que si on peut constater une évolution sur le forum c'est peut-être parce que le public du forum évolue (j'entends pas là reste le même mais avance dans ses réflexions...) Et que du coup les "causeux" du forum sont de plus en plus à être arrivé à des questions ur le travail du cheval (comment et pourquoi) mais pas qu'il y a un véritable changement dans le monde équestre. Comme le dit valombre, le premier acteur des questions des cavaliers c'est le moniteur...et là c'est pas nouveau qu'il y a des bons et des mauvais pros (comme partout). Je sais pas si je suis claire en fait c'est pas plus grave qure ça...

Valombre : je n'ai pas voulu dire que ce que tu avais dit m'avait posé des problèmes dans mon travail mais sur mon travail... Mais ce n'est pas lié au contenu de tes posts à proprement parlé mais à la recherche de réponses adaptées à mon dadou. C'est à dire que je me suis retrouvée avec une idée de mes ­object­ifs plus précise mais avec un cheval incapable physiquement d'y arriver donc gros problème pour résoudre le pourquoi et le comment avancer pour y arriver... Je t'aurais surement beaucoup plus enkikiné pour avoir de l'aide si je n'avais pas eu sous la main un moniteur du genre que tu décris.

Ce que je voulais dire c'est que tes posts sont souvent très intéressants mais demandent une certaine maturité personnelle er équestre pour être abordés ce qui est parfois difficile quand on en est pas à ton niveau de technique et de réflexion.

C'est tout la difficulté d'essayer de poser des généralités. Bien plus facile de parler de chaque cheval au cas par cas que d'écrire une généralité, qui sont toujours à considérer dans leur ensemble, c'est-à-dire chercher quelle est l'idée qu'il y a derrière.

Enfin, CF l'autre post, je vais m'en aller méditer un peu sur ma façon de penser, de parler, et d'écrire, je m'aperçois que j'ai de gros problèmes là-dessus...

  • poulkovette

Un grand bravo pour ce dossier qui me fait ENFIN comprendre le pourquoi du comment : c'est dommage que les moniteurs n'aient pas toujours le temps, l'envie ou même l'idée de nous expliquer tout ça, à l'aide de dessins très explicatifs.

Auteur : Jediette