LES DENTS DE NOS CHEVAUX

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Sujet souvent mal connu des cavaliers, voire totalement ignoré, mais pourtant d'une très grande importance car l'état de la dentition de votre monture peut influer sur son état général et son travail.

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Le cheval possède une dentition de lait et une dentition adulte qui est composée de :

  • chez le mâle ---> 40 dents (mâchoire inférieure + mâchoire supérieure)
    12 incisives - 4 canines - 12 prémolaires - 12 molaires
  • chez la jument ---> 36 dents (sauf si elle a des canines ou "crochets", celle-ci est dite bréhaigne)
    12 incisives - 12 prémolaires - 12 molaires
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La première prémolaire de lait, aussi nommée "dent de loup", peut exceptionnellement persister dans la dentition adulte, il convient de l'enlever pour éviter la gêne qu'elle peut provoquer à l'emplacement du mors de filet.

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La disposition des molaires favorise une usure dissymétrique de la table dentaire, en partie externe pour l'arcade supérieure, en partie interne pour l'arcade inférieure.

Les irrégularités de la table dentaire sont des surdents, qui doivent être supprimés par râpage.

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(3 I = 3 incisives)
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QUELQUES REPÉRES

La pousse des dents et leur usure en particulier au niveau des incisives inférieures, permettent de déterminer l'âge approximatif du cheval :

  • 2 ans et demi : pousse des pinces.
  • 3 ans : contact des pinces.
  • 3 ans et demi : pousse des mitoyennes.
  • 4 ans : contact des mitoyennes.
  • 4 ans et demi : pousse des coins.
  • 5 ans : contact des coins.

On considère que le cheval a "la bouche faite" à 5 ans mais les crochets poussent entre 4 ans et 6 ans et demi.

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En règle générale, il est conseillé de faire examiner son cheval tous les ans par le dentiste équin* qui déterminera si la dentition de votre monture demande des soins.

Il est courant de rencontrer des chevaux qui "perdent de l'état" ou qui ne s'alimentent plus, ou d'autres qui se mettent à "battre la main" monté, et tout cela uniquement à cause d'un problème de dents.

En effet, la machoire supérieure étant naturellement plus large que la machoire inférieure, leur usure est irrégulière. Il se crée ainsi des pointes (les surdents) sur la face externe des prémolaires et des molaires supérieures, ainsi que sur la face interne de celles inférieures.

Les dents de loup peuvent également être une source de souffrance pour le cheval. Ce sont des prémolaires atrophiées poussant, parfois, juste devant la première prémolaire supérieure (plus rarement devant l'inférieure) vers l'âge de 5 à 6 mois.

Les personnes qui ont eu un jour "mal aux dents" comprendront aisément comme cela peut-être douloureux aussi pour nos amis les chevaux.

*Dans certaines régions c'est le maréchal ferrant (si celui-ci a suivi une formation particulière) qui accompli cette tache faute de dentiste équin.

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Pour avoir plus de renseignements sur les soins dentaires.

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Quelques photos d'interventions d'un vétérinaire-dentiste :

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DEVENIR DENTISTE ÉQUIN

Devant le nombre très important de mails que nous recevons de la part de personnes recherchant des informations sur les formations pour devenir dentiste équin, nous avons interrogé à ce sujet Pierre Chuit :

Le site Cheval : "Quelles sont les formations complétes que vous connaissez pour devenir dentiste équin ?"

Pierre Chuit : "Dans les pays qui me sont connus, j'exclus tout le continent asiatique, l'Amérique du Sud, l'Antarctique, le Pôle Nord et l'Australie - New-Zelande, selon mes modestes connaissances, il n'existe que 2 écoles de dentisterie pour tout le globe.

Il existe en revanche des cours, des sessions dans beaucoup de facultés ou écoles vétérinaires sont offertes, mais réservées à la corporation vétérinaire.

Ces 2 écoles sont :

  • The Academy of the Dentisty de Dale JEFFREY à Glenns Ferry dans l'Idaho :
    http://www.equinedentistry.com/schools/academy_equine_dentistry/AcademyOfEquineDentistry.html
  • et je crois, le E.S.A.E. Ltd (Ecole d'ostéopathie avec modules de dentisterie) :

Le site Cheval : "Quels sont les débouchés et les obligations dans ce domaine ?"

Pierre Chuit : "Je pense que de nos jours la dentisterie doit se faire dans les meilleures conditions possibles, nos patients ont de la valeur et s'ils n'en n'ont pas, les lois actuelles ne font aucun distinguo quant à du travail de médiocre qualité pratiqué par des personnes non formées et non qualifiées qu'à du travail réalisé selon les connaissances actuelles de l'odontostomatologie ou dentisterie. Le client accepte mal le mauvais travail et encore moins les fautes professionnelles.

Pour faire du bon travail, il est impératif de connaître l'anatomie, la physiologie, la biomécanique de la bouche, des dents, de la mastication, de la digestion du patient sur lequel on veut intervenir, connaître parfaitement les interventions auxquelles nous sommes appelés, avoir les moyens d'intervenir dans le respect de l'animal et dans le calme (tranquillisation) et ainsi éviter l'emploi du tord-nez (peu pratique), du tord oreille, de la chaîne sur les gencives, d'être bien équipé, de bien connaître ses instruments et de bien savoir s'en servir.

Le point qui distingue le "limeur de dents" (expression employée par la cour d'Appel de Poitiers en 1986 dans un jugement en Appel) ou "dentiste équin" d'un vétérinaire qui s'est formé en odontostomatologie est certes la tranquillisation, car toutes les juridictions, que je connais, n'autorisent l'emploi de tranquillisants, sédatifs ou autres qu'aux seuls vétérinaires.

Pour le reste, les lois sont adaptables et malléables selon les contrées. Il faut voir l'ouvrage "Dentistes équins et vétérinaires, quelques aspects techniques et juridiques de leurs activités" de CHUIT P.-A., ZOGMAL A., SWISS VET 5 (1988) N°9a, pages 15 à 28. En vous priant de bien vouloir me pardonner de me citer, mais la contribution du juriste, Alain Zogmal, alors secrétaire général de la Société des Vétérinaires Suisses, est intéressante et importante.

Dans sa thèse à l'Université René Descartes (PARIS V) en Faculté de chirurgie dentaire, Gérald GRAU en 1998 fait le point sur les législations en vigueur.

De nos jours, en France comme en Suisse, pays que je connais bien et dans lesquels je crois connaître à peu près les lois en vigueur ainsi que les us et coutumes, la dentisterie équine ne devrait être pratiquée en toute légalité que par le vétérinaire dûment formé. Loin s'en faut, je le sais, mais il suffira d'un client fort mécontent pour que l'on se rende compte du danger à pratiquer illégalement un métier. Que feront les assurances en responsabilité professionnelle alors qu'il n'y a aucune formation reconnue, aucun diplôme ?

Loin de moi de penser qu'il y a que le vétérinaire pour restituer une bonne dentition aux équidés, je l'écrivais déjà dans un journal malheureusement disparu. l'Equ'Athlon Vol. 6 n°24 (décembre 1994), édité par le Dr. Eric BAREY), mais il faudrait accepter l'idée d'une école, d'une formation se bouclant par un diplôme et bien définir les actes du dentiste équin. Mais personne ne semble avoir le courage et tous acceptent une solution ambiguë à souhait...

En Suisse, en vertu d'une 20 aine de lois sanitaires (26 cantons), nos vétérinaires cantonaux (équivalent des Directeurs des Services Vétérinaires français), octroient ou n'octroient pas le droit de pratique aux dits dentistes. Quelle confusion ! Quelle facilité pour un homme de loi d'assurer la défense de son client devant tant d'imprécisions, d'incertitude !

En résumé: je n'encourage pas cette formation, car elle n'existe que par deux Ecoles, et faut-il encore les faire reconnaître dans son pays et qu'il serait judicieux d'avoir un exercice légal de cette pratique. Je sais, de part la tradition, c'était le maréchal ferrant qui limait les dents par le passé, mais les temps changent, la valeur affective et la valeur marchande de nos patients aussi. Et puis les lois sur la protection des animaux nous surveillent

Auteur : Equinaute