HOMEOPATHIE
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Les médecines paralléles ont le vent en poupe et intéresse de nombreux cavaliers. Cependant, aucune forme de médecine ne représente la panacée absolue.
Comme il est plus aisée de se forger une opinion lorsqu'on connaît mieux le sujet, voici quelques renseignements sur l'homéopathie avec ses particularités, ses avantages et ses inconvénients afin de vous aider à vous faire un avis.
Principes de l'homéopathie
Cette médecine est basée sur de nombreuses expérimentations précises. Elle est différente de l'allopathie par sa conception particulière des maladies, de leur mode d'apparition et de la façon d les supprimer.
L'allopathie détruit les microbes et les parasites en limitant les réactions de l'organisme avec des anti-inflammatoires, des antibiotiques,... par le remplacement des substances physiologiques insuffisantes. La lutte contre la maladie est totalement prise en charge par les médicaments.
Par contre, l'homéopathie stimule l'organisme du malade en le renforçant et en canalisant ses efforts de guérison. D'autre part, l'ensemble des symptômes est analysé même si les symptômes n'atteignent qu'un organe. De plus, l'homéopathie prend en compte le terrain partant du principe que la maladie ne peut se développer que sur un terrain altéré par des problèmes du fonctionnement vital, physique ou psychique.
Naissance de l'homéopathie
Samuel Hahnemann est un médecin allemand né en 1755. À son époque, la médecine était surtout basée sur des hypothèses métaphysiques plutôt que sur des preuves scientifiques, à l'aide de traitements peu fiables et douloureux, tels que des lavements, des saignées et de nombreuses drogues. En 1789, après presque 10 ans de pratique, pris de remords et de scrupules, il abandonne la médecine et reprend la traduction de livres scientifiques.
Parmi ceux-ci, se trouve "Matière médicale" du Dr Cullen qui explique les propriétés de la Quinquina contre la fièvre. Samuel Hahnemann décide d'expérimenter cette substance sur lui-même en prenant de fortes doses pendant plusieurs jours. Il ressent alors les symptômes d'une fièvre intermittente, laquelle est soignée précisément par la quinine. C'est ainsi qu'il se rend compte qu'une substance prise à doses élevées peut engendrer les mêmes symptômes qu'il supprime quand il est pris à faibles doses.
Le principe de la similitude
Progressivement, il étend les expérimentations sur le même principe à différents remèdes. Puis il se décide à prescrire à des malades les médicaments qui provoquent les mêmes symptômes à l'homme sain. C'est de ce principe que provient le nom "homéopathie" de homéo pour semblable et pathos pour maladie.
Il dicte cette loi fondamentale de la similitude de la façon suivante : "Toute substance capable de provoquer des symptômes chez un individu sain possède également, lorsqu'on l'emploie à des doses suffisamment atténuées, la propriété de supprimer ces mêmes symptômes chez un individu malade."
Il existe plus de 1 000 remèdes mais un peu plus d'une centaine sont fréquemment utilisés dont 32 chefs de file, nommés les polychrestes qui sont les plus expérimentés et qui peuvent profondément modifier l'organisme.
Dilution des doses
Comme on l'a vu, la dose prescrite doit être inférieure à celle ayant déclenché les symptômes lors des expérimentations. Quand les signes de la maladie sont généraux ou comportementaux, il faut augmenter la dilution (15 ou 30 CH) alors que s'ils sont locaux ou périphériques, seule une légère dilution (2 ou 4 CH) sera nécessaire.
Les remèdes sont préparés grâce à une suite de dilutions et de dynamisations, selon leur nature :
- Réduction à l'état de liquide parmacération dans l'alcool des substances végétales et animales pour obtenir la teinture-mére (T.M.).
- Broyage fin en une poudre homogène des minéraux.
À partir de ces éléments, une dilution est effectuée au 1/10ème (ce qui donne une décimale hahnemannienne ou 1°DH ou X) ou au 1/100ème (ce qui donne une centisémale hahnemannienne ou 1°CH) avec un excipient inerte comme l'alcool ou le lactose. Pour effectuer une dilution 2 CH, on dilue une partie de la substance à 1°CH avec 99 parties de l'excipient.
Lors de chaque dilution, la solution est secouée 100 fois et la poudre remuée pendant 3 heures. Ces actions sont appelées dynamisation, provoquant un arrangement particulier des molécules.
Le diagnostic
Il est indispensable que le vétérinaire effectue un examen clinique complet pour connaître les symptômes généraux (comme la fièvre, l'amaigrissement,...) et locaux (comme les troubles respiratoires ou cutanés,...) mais il doit également connaître ses modalités d'apparition.
Le soigneur ou le propriétaire doivent préparé la visite du vétérinaire pour être capable de lui rendre compte des symptômes locaux, des symptômes généraux et surtout des symptômes de comportement que le vétérinaire ne pourra pas forcément apprécier lors de la visite. Il doit donc noter les modalités d'apparition pour chaque symptômes relevés :
- Circonstances d'apparition (suite à u refroidissement, à un changement d'alimentation,...).
- Sensations éprouvées par l'animal, dans la mesure du possible (sensation de douleur, de brûlure, de froid,...).
- Localisation exacte de l'apparition des symptômes (surtout pour les douleurs et les troubles cutanés).
- Extension du phénomène d'un endroit à un autre.
- Horaire et périodicité d'apparition.
- Alternance du symptôme avec un autre.
- Concomitance d'un symptôme avec un autre.
- Modalités d'amélioration et d'aggravation (ce que recherche le cheval, ce qu'il évite comme le chaud ou le froid, l'humide ou le sec, la solitude ou la compagnie, les chaleurs...).
- Modifications mentales ou émotionnelles, si elles sont nettes, que ce soit avant, pendant ou après le symptôme.
Le vétérinaire doit alors faire un choix dans les données recueillies pour pouvoir caractériser le cheval. Cela est indispensable pour pouvoir un diagnostic juste et cette faculté ne s'acquière qu'avec l'expérience. Les critères de choix par ordre décroissant sont :
- Les circonstances ayant provoqué l'apparition des troubles observés (s'ils sont évidents).
- Les symptômes mentaux et comportementaux en rapport avec la maladie.
- Les symptômes bizarres (s'ils sont manifestes).
- Les modalités d'amélioration et d'aggravation.
- Les désirs et les rejets alimentaires.
- Les troubles du comportement sexuel.
- Les symptômes classiques.
En partant de cette liste hiérarchisée, le vétérinaire va pouvoir rechercher le remède ayant produit les mêmes symptômes chez une personne saine. Il s'appuie dans sa recherche parmi les milliers de produits sur 2 livres, afin de ne pas s'appuyer que sur ceux qu'il connaît le plus au risque de faire une erreur :
- Le Répertoire énumérant chaque symptômes des remèdes.
- La Matière Médicale Homéopathique qui, à l'inverse, décrit pour chaque remède les symptômes qu'il a déclenché.
Les remédes
Ils se présentent sous plusieurs formes :
- Les granules : petites boules de lactose imprégnées de la dilution médicamenteuse qu'on donne par 2 ou 5 soit entre la lèvre inférieure du cheval et sa gencive, soit en le diluant dans son eau de boisson.
- Les globules : plus petit que les granules et de dilution élevée (15 ou 30 CH), ils sont donnés en une seule prise dans des tubes-doses en prise espacées.
- Les liquides par voie orale : sous forme d'ampoules, de flacons,...
- Les mpoules injectables : surtout utilisées dans les cas d'urgence comme les coliques, les pneumonies avancées,...
- La forme trituration : poudre distribuée avec l'aliment.
Le traitement des traumatismes
Les traumatismes n'étant pas des maladies au sens strict du terme et ne faisant pas intervenir les prédispositions du malade, il est donc possible de recommander certains traitements pour accélérer la guérison :
- Arnica : pour les traumatismes des tissus mous avec endolorissement, ecchymoses, courbatures et surmenage musculaire.
- Ruta et Rhus tox : avec de l'immobilisation et du repos, pour les traumatismes articulaires et préarticulaires, comme les entorses.
- Symphytum : pour faciliter la formation d'un cal osseux après la réduction d'une fracture et pour les traumatismes du globe oculaire quand l'oeil est douloureux et fermé.
- Ledumpalustre : pour les plaies par piqures.
- Ledumpalustre et Hypericum : pour les "clous de rue" et tout les traumatismes des régions richement innervées.
- Calendula : comme antiseptique, par voie externe, pour les plaies.
Les prescriptions
Différents types d'homéopathes se différencient selon les prescriptions effectuées :
- Les unicistes appliquant strictement la loi de la similitude en ne donnant qu'un seul remède à la fois. Ils obtiennent les résultats les plus spectaculaires si le remède est parfaitement choisi.
- Les pluralistes prescrivent plusieurs remèdes ensemble ou en alternance selon leur complémentarité. Ils limitent le risque d'erreur mais ils peuvent gêner l'organisme à cause de la diversité des stimulations médicamenteuses.
- Le complexisme réunissant de nombreux remèdes dans une même préparation sensée traitée une maladie comme l'arthrite ou la toux mais sans tenir compte du malade ce qui tient davantage d'un raisonnement d'allopathe.
Avantages et inconvénients
Quand elle est pratiquée par des vétérinaires expérimentés et rigoureux, cette médecine est très efficace aussi bien pour las maladies aiguës (comme la grippe, la gourme, la septicémie, les coliques spasmodiques,...) que pour les maladies chroniques ou récidivantes (comme les suppurations, la toux chroniques, la maldigestion, un mauvais état général,...). De plus, elle évite les nombreux effets secondaires des médicaments classiques, l'administration des remèdes est peu traumatisantes et les produits sont d'un coût modique.
Ces principaux inconvénients sont d'être difficilement simplifiables car il n'y a pas de recette miracle. Un reméde soit-disant homéopathique fourre-tout ou un reméde prescrit à un cheval et donné à un autre risque d'être totalement inefficace.
D'autre part, pour réagir correctement au traitement homéopathique, le cheval doit être assez vigoureux et doit avoir un systéme immunitaire fonctionnel. Par conséquence, la médecine vétérinaire clasique est indispensable dans de nombreux cas tels que les obstructions intestinales, les intoxications, les fractures ou les hémorragies importantes.