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Quels que soient leurs désirs, l'énorme
majorité des cavaliers débutent dans les centres équestres
avant de voler, éventuellement, de leurs propres ailes.
En effet, cela paraît être la seule solution
pour progresser rapidement et sans faux-pas grâce à un
environnement adapté.
Apprendre à communiquer avec son cheval
et apprivoiser son propre corps passent par des passages
plus ou moins fréquents dans un lieu clos, que ce
soit une carrière ou un manège. Outre le problème
de la pédagogie, il est évident que l'état
des structures équestres est également de l'accroissement
du nombre de cavaliers indépendants. Entre, notamment,
la poussière en été et la gadoue en
hiver, le manque de luminosité et le manque de matériel
pédagogique, tout est réuni pour que domine
l'austérité et l'ennui. |
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La visite d'un centre équestre, qu'il
s'adonne aux loisirs ou aux sports, donne souvent un résultat
décevant. Tout commence par un parcours du combattant
pour trouver ce bijou perdu au fin fond de la campagne sans
fléchage et avec les explications succinctes récoltées
au téléphone. Arrivé sur place, on constate
l'absence de parking en croisant les doigts pour ne pas s'embourber.
Puis on peste pour l'oubli des cuissardes indispensables
pour traverser la cour en hiver ou l'absence d'insecticides
en été pour chasser les mouches attirées
par le tas de fumier qui trône au centre.
S'ensuit une errance dans les bâtiments
dans l'espoir de trouver une personne ayant l'amabilité de
nous fournir quelques renseignements. La visite des écuries
nous permet de découvrir l'insectifuge universel qui
n'est autre que la toile d'araignée. Cette décoration
particulière combinée à un entretien
sommaire et à l'absence de luminosité rend
l'ensemble morose pour les cavaliers et pour les chevaux.
Ces derniers présentent fréquemment des tics
de comportement ou un abattement si ce n'est des problèmes
physiques flagrants. Ce dernier point est surtout valable
pour les poneys et les chevaux de club qui sont systématiquement
négligés : boxes ou stalles étroites,
cohabitation forcée, parois présentants des
dangers sous la forme de trous ou d'aspérité,
litière négligée, etc....
Après une reprise pendant laquelle
on a ingéré soit de la poussière, soit
des particules des boue, on tente de se requinquer dans un
club-house déprimant ou on regarde les autres cavaliers
du haut du tribune plus que rustique.
D'autant plus que le spectacle affligeant
de chevaux se traînant à coups de cravache n'est
pas des plus réjouissants. Les chevaux au pré ne
sont pas forcément mieux lotis : absence d'herbe et
d'ombre, clôtures dangereuses,... |
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Les remèdes existent et passent en
priorité par une conception rationnelle puis par un
entretien régulier. Ce n'est donc pas spécifiquement
une question de moyens financiers car il est, en général,
aussi onéreux de bien ou de mal faire et l'entretien
n'est qu'une question d'organisation et de bonne volonté.
La sécurité de tous doit être un objectif
hautement prioritaire en imaginant le plus grand nombre de
situations possibles et sans compter systématiquement
sur sa bonne étoile. Le plaisir et le confort doivent être
pris en compte car cela a beaucoup d'influence sur la mentalité et
l'ambiance générales. Il s'agit d'un manque
de respect généralisé du à une
mentalité éloignée de véritables
professionnels du loisirs et du sport.
Ce qui reste le plus révoltant à mes
yeux est la discrimination généralisé envers
les chevaux d'initiation et les cavaliers débutants
alors que cet état de fait n'a aucune justification
même bassement économique.
Chacun peut agir à sa mesure : proscrire
les établissements lamentables, signaler les points
faibles, refuser de monter des chevaux irréguliers
voire boiteux ou blessés et, surtout, ne pas snober
ceux qui ne font pas partie de l'élite locale, chevaux
et cavaliers. |
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